L’histoire du château

À QUEAUX, ce château au passé glorieux, bien antérieur à 1314 (date à laquelle il est mentionné comme déjà habité) vit, avec sa grange dimière de 400 m², son rôle de maison forte. Une ultime restauration, après dégradation rivale, sera réalisée au XVème siècle. Dès lors, il ne sera pas modifié jusqu’à la révolution française, date à laquelle il devient propriété agricole, d’où les dégradations mais aussi l’absence de restauration, ce qui lui confère le témoignage de l’architecture propre au XVème siècle et antérieure.

Le texte ci-dessous, de Mattéo Ferrari, provient du site de l’ARMMA (ARmorial Monumental du Moyen-Âge) :

Utilisé pendant longtemps comme dépendance d’une exploitation agricole, le château de Chamousseau à Queaux a subi d’importantes modifications utilitaires au fil des siècles. Les travaux de restauration réalisés à partir de 2017 ont permis de sauvegarder ce remarquable édifice, qui risquait de disparaître pour toujours, et d’apporter des éléments nouveaux à la connaissance du site.

Bien qu’une première forteresse située à cet endroit soit mentionnée dès 1314 dans un acte de vente où n’apparaît que le nom de l’acheteur, la structure fortifiée actuellement visible semblerait plutôt dater des XVe-XVIe siècles ou, plus probablement, de la deuxième moitié du XVe siècle. Une description ancienne atteste que la structure était à l’origine munie de trois tours, dont la majeure était dotée de canonnières (Durand, Andrault 1995, p. 376). De ce système de défense, il ne reste de nos jours que la tour qui renferme l’escalier à vis qui desservait les étages supérieurs du logis, auquel elle est adossée. Cette cage d’escalier est éclairée par deux grandes fenêtres rectangulaires superposées, dont celle en haut est ornée par une accolade et par des piédroits décorés des moulures prismatiques et coupée par un meneau transversal. Une fenêtre identique perce la façade orientale du logis.

Comme d’habitude dans les structures ayant des fonctions résidentielles et/ou de défense bâties entre le XVe et le début XVIe siècles, la porte qui donne accès à l’escalier est ornée par un écu armorié, sculpté en relief, portant les armes des propriétaires du château.

Même s’il a été partiellement bûché, nous pouvons encore y reconnaître les armes de la famille Frotier (ou Frottier) de la Messelière qui fut propriétaire de cette bâtisse (Durand, Andrault 1995, p. 376 ; Le patrimoine des Communes 2002, I, p. 377), au moins de l’époque de Colin Frotier qui rendait aveu du fief de Chamousseau, relevant de la châtellenie de Calais, le 20 novembre 1434 (Beauchet-Filleau 1905, t. 3, p. 614). En effet, les Frotier portaient d’argent au pal des gueules accosté de 10 losanges de même, 5 à dextre, 5 à senestre, posées 2, 2, 1 (Beauchet-Filleau 1905, t. 3, p. 612 ; Paris, BnF Fr. 32254, p. 43, 236 : Charles Frotier seigneur de la Masselière et de Chamausseau) : le dessin tracé, sans doute par un visiteur moderne, sur la partie droite du même linteau offre donc une reconstruction graphique correcte de l’armoirie médiévale représentée juste à côté.

Il paraît qu’une première forteresse construite sur ce site a pu être ruinée en 1357 par le seigneur de Ressonneau qui, avec des complices, avait « faitz plusieurs forffaiz, comme de pilher, mectre feu, forcer femmes, meurtres et plusieurs autres ravages en tout le païs entour lad. forteresse de la Maissellere et ailleurs » (Documents inédits, 1876, p. 84). Le château actuel aurait donc été construit ou reconstruit, d’après certains, par Guy Frotier, seigneur de Chamousseau entre 1447 et 1487, qui se signala par son activité de bâtisseur : c’est lui qui fonda le couvent des Cordeliers de la Raslerie, près de Queaux, et qui fit reconstruire le donjon de la Messelière. Bien que les éléments ornementaux puissent faire croire à une vocation résidentielle de l’édifice, l’existence d’apparats défensifs, tels que la tour à canonnières disparue ou la bretèche placée au-dessus de la porte (celle-ci agrémentée d’un motif qu’on retrouve également dans une bretèche du château de la Messelière) démontrent la fonction militaire encore reconnue à la structure au moment de sa reconstruction.

Auteur : Matteo Ferrari
Texte original sur https://armma.saprat.fr/monument/chateau-de-chamousseau-chamousseau-queaux/, consulté le 20/02/2024.

Bibliographie sources :
• Paris, BnF Fr. 32254, Ch. D’Hozier, Armorial général de France dressé en vertu de l’édit de 1696, t. XXVII, Poitiers, I. Documents inédits pour servir à l’histoire du Poitou, Poitiers 1876.

Bibliographie études :
• H. Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, t. 3, Poitiers 1905.
• P. Durand, J.-P. Andrault (sous la dir.), Châteaux, manoirs et logis. La Vienne, Prahecq 1995.
Le patrimoine des Communes de la Vienne, sous la dir. de A. Guihéneuc, R. Toulouse, Paris 2002.

Également d’après des informations et documents fournis par M. le Marquis de la Messelière et son fils M. le Comte Jean de la Messelière, ainsi que des documents locaux.

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